ensemble, cultivons l'innovation pour une bioénergie locale et responsable

Thèmes

Bioénergies locales pour les unités de production

Aspects techniques, sociaux et économiques des pratiques actuelles pour relever les défis et promouvoir l'innovation

Les bioénergies constituent aujourd'hui une solution incontournable pour assurer un approvisionnement local et durable en énergie à des fins productives, en particulier pour les petites et moyennes entreprises (PME). Leur développement à petite échelle pour un usage local, s'inscrit pleinement dans une démarche d'économie circulaire, non seulement en Afrique et en Europe, mais également dans d'autres régions du monde, soulignant ainsi son caractère universel.

Associer et confronter les retours d'expériences techniques, sociaux et économiques, ainsi que les avis d'acteurs du développement, d'acteurs privés, de décideurs et de chercheurs travaillant sur les bioénergies, devient impératif pour assurer leur développement et leur diffusion. Cette collaboration vise à collectivement identifier des méthodologies et des pratiques à promouvoir, favorisant le développement durable d'innovations bioénergies au profit des PME.

Pour atteindre cet objectif, il est essentiel de développer des procédés bioénergies adaptées aux besoins spécifiques des PME, en travaillant sur le downscaling de procédés commerciaux. Dans cette logique, la fabrication et la maintenance locales deviennent des éléments clés, nécessitant des technologies adaptées, faciles à concevoir et à entretenir localement, et surtout, abordables.

La diffusion de ces innovations, adaptées aux besoins et contextes des acteurs locaux, requiert une approche multi-acteurs, intégrant des trajectoires d'innovation et une compréhension approfondie des jeux d'acteurs.

Les enjeux pour le secteur privé et les PME de maîtriser leur approvisionnement énergétique se manifestent dans des exemples concrets tels que la transformation agroalimentaire, mettant en lumière le lien étroit entre l'énergie et le développement économique.

Il devient nécessaire de créer un environnement propice au développement des bioénergies pour un usage productif, impliquant des politiques incitatives et une mobilisation efficace des acteurs clés. Il est tout aussi important de prendre en considération les compétitions d'usage de la biomasse, explorant des stratégies pour assurer des synergies locales et valoriser au mieux la biomasse en réponse aux besoins spécifiques des acteurs du territoire.

Enfin, l'assurance du suivi des impacts sociaux et de la qualité des conditions de travail devient impérative pour garantir une mise en œuvre éthique et durable des bioénergies à des fins productives dans les PME. Cette approche holistique souligne l'importance cruciale d'équilibrer les aspects techniques, sociaux et économiques dans la promotion des bioénergies au service des PME.

Quatre sessions dédiées aux bioénergies locales à des fins productives

La biomasse est une ressource clé pour la transition énergétique à l’échelle mondiale car elle peut être stockée aisément au contraire de l’énergie solaire et de l’énergie éolienne. Elle occupe donc une place essentielle dans l’ensemble des énergies renouvelables dites modernes. Dans les pays en développement, même si le bois et le charbon de bois constituent une ressource énergétique majeure, et souvent très bon marché, la durabilité de cet usage est largement remise en cause. D’une part, le renouvellement de la ressource n’est pas toujours garanti et les technologies utilisées, extrêmement rustiques, présentent une très faible efficacité.

Parmi les gisements de biomasse soutenables, les résidus des procédés agroalimentaires et les déchets offrent souvent une opportunité de valorisation locale au sein même des entreprises qui les produisent ou dans des entreprises environnantes. Cependant, le caractère hétérogène des résidus, les contraintes de stockage et d’approvisionnement rendent l’utilisation de ces gisements plus complexe pour les entreprises qu’une solution basée sur du charbon de bois ou, plus simplement encore, que l’utilisation de ressources fossiles. La pression sur le climat et la nécessaire transition énergétique incitent à reconsidérer cette position et à intégrer les résidus dans les ressources énergétiques. Au-delà des enjeux environnementaux, les enjeux sociaux et économiques locaux sont également importants.

Ainsi, le développement de technologies innovantes adaptées tant aux besoins des entreprises utilisatrices qu’aux moyens des fabricants locaux, constitue un enjeu majeur de transition énergétique. Les technologies existantes sur le marché international, généralement optimisées pour des biomasses de qualité (granulées, plaquettes) ne sont adaptées ni aux spécificités des résidus, ni aux besoins des utilisateurs locaux et aux contraintes techniques de mise en œuvre. Dans ce contexte, la session 1 sera l’opportunité d’échanger autour de solutions technologiques locales pour la valorisation des résidus.

Cette session sera consacrée tant à la production de chaleur (eau chaude, air chaud, vapeur) qu’à la production d’électricité. Elle fera la part belle aux travaux sur :

    • Développements technologiques pour l’utilisation de la biomasse-énergie par les entreprises : Biomasse locale & procédés (Session 1A)
    • Développements technologiques pour l’utilisation de la biomasse-énergie par les entreprises : Technologies durables & contextes locaux (Session 1B)

Afin d’accroitre l’impact des innovations en bioénergie à des fins productives, cette session tentera de répondre à la question de la mise à l’échelle des innovations conçues à des échelles pilotes ou expérimentales, aux niveaux de quelques PME agricoles ou agroalimentaires. On s’interrogera sur les stratégies et les conditions favorables au déploiement des innovations à l’échelle des filières agricoles et du secteur agroalimentaire, ou du passage du niveau local au niveau régional ou national. Des questions relatives à la mise à l’échelle pourront ainsi être soulevées : 

  • La mise à l’échelle peut s’envisager dès la phase de conception de l’innovation. Aussi, quels sont les trajectoires d’innovations et les différents acteurs mobilisés lors du processus d’innovation sur lesquels s’appuyer ? Comment confirmer la validité à une plus large échelle (filière, secteur) d’une innovation technologique bioénergie conçue à l’échelle pilote avec une ou quelques PME et permettre le passage à une phase industrielle ? Comment accompagner le passage à une phase de production industrielle ? Quels stratégies, dispositifs et mesures d’accompagnement pour permettre ce changement d’échelle ? 
  • Quels dispositifs et mesures d’accompagnement pour permettre le déploiement et la dissémination de l’innovation à l’échelle de territoires, de filières ou de secteurs, au niveau régional, national voire international ? Comment favoriser la circulation des solutions innovantes à l’échelle des territoires ? Quels outils de soutien régionaux ou nationaux au développement des bioénergies ? Quels acteurs stratégiques publics ou privés mobiliser pour permettre l’accès aux bioénergies pour les PME agricoles et agroalimentaires ? Quelles politiques publiques permettent de favoriser le déploiement des technologies bioénergies productives aux seins des PME agricoles et agroalimentaires ? 

L’économie circulaire est de plus en plus mise en avant pour répondre aux défis structurels et aux transitions en Afrique. Les pays africains peuvent réduire leur dépendance à l’égard des ressources limitées, diversifier leurs économies et créer de nouvelles perspectives d’emploi. La Commission de l’Union africaine a élaboré le Plan d’action continental pour l’économie circulaire en Afrique, qui sert de feuille de route pour la transition vers un modèle circulaire. Le secteur agricole et agroalimentaire va devoir créer des emplois dans les territoires dans les deux prochaines décennies mais doit faire face à un accès limité aux ressources, notamment énergétiques.

Les bioénergies constituent une option pour concilier accès à l’énergie et création d’emplois à l’échelle locale. De même, alors que l’agriculture emploie plus de 60% de la population, les activités de transformation alimentaire ne représentent encore qu’une petite part de l’emploi par rapport à l’agriculture. Pourtant, il s’agit d’activités en croissance rapide qui pourraient contribuer à générer des emplois dans les années à venir, même si le développement de ces activités est souvent contraint par l’accès et le coût de l’énergie, notamment pour les PME. Le développement de la production de bioénergie constitue à ce titre un moyen de générer de la valeur ajoutée et des emplois grâce à la clusterisation

Malgré ce potentiel des bioénergies dans les secteurs agricole et agroalimentaire, il existe encore peu de retours sur les modèles fonctionnant à l’échelle des territoires et peu de résultats sur ce qu’ils produisent. Il demeure en outre des défis méthodologiques pour apprécier l’impact de l’économie circulaire et son rôle dans les transitions.

Compte-tenu de ce contexte, la session 3 s’intéressera particulièrement aux questions suivantes : 

  • Production de bioénergies – production alimentaire – PME : quels sont les modèles qui fonctionnent, ceux qui ne fonctionnent pas et pourquoi ? Quelles complémentarité avec d’autres sources d’énergie (solaire par exemple)? Quelles leçons apprises de la mise en œuvre des projets de promotion des bioénergies dans le sud global ?  
  • Comment évaluer l’impact des bioénergies, particulièrement les gains sociaux et environnementaux ? Les méthodes d’évaluation d’impact (quantitatives) sont peu outillés pour apprécier les gains sociaux perçus par les individus sur leur bien-être, la santé, sur l’environnement, etc.
  • Bioénergies et développement : quels résultats, quels impacts et quelles perspectives ? Bioénergie et compétivité des unités de transformation agroalimentaire

Des systèmes agroalimentaires solides sont essentiels pour lutter contre la pauvreté, améliorer la sécurité alimentaire et favoriser un développement inclusif et durable au sein des communautés agricoles africaines. Le projet Bio4Africa, financé par Horizon 2020 de l’Union Européenne, présentera plusieurs innovations technologiques mises en œuvre dans quatre pays africains et offrant de réelles opportunités de développement.

Ces exemples concernent la bioénergie (pyrolyse, digestion anaérobie et HTL) mais aussi la bioéconomie, illustrée par la bioraffinerie verte, la valorisation en cascade des flux secondaires pour l’alimentation du bétail, la biomasse pour les matériaux composites, les biochars pour l’amendement des sols et la purification de l’eau, etc.

La question à laquelle il conviendra de réfléchir ici est de savoir comment favoriser une utilisation toujours plus durable et plus rentable des bioressources disponibles, de manière à améliorer la qualité, diversifier et mieux valoriser la biomasse et les ressources alimentaires produites ?

Un événement international

Porté par le CIRAD, le Biostar Workshop rassemble des experts, chercheurs, ingénieurs et décideurs du monde entier.

En mettant l’accent sur les expériences tangibles et les travaux de recherche, cet atelier international vise à capitaliser sur le développement durable des bioénergies adaptées aux besoins et contextes locaux, que ce soit en Afrique, en Europe, ou dans d’autres régions du globe.

Ensemble, cultivons l’innovation pour une bioénergie locale et responsable

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Bioénergies locales pour les unités de proDUCTION

Découvrez le programme

Quatre grandes thématiques seront abordées au cours de ce workshop, déclinées sous forme de sessions partagées en séances plénières, suivies de tables rondes à vocation plus transversale. En parallèle, la conférence finale du projet Bio4Africa (session 4) le 3ème jour sera l’occasion de présenter de nombreux cas de solutions biosourcées pour l'Afrique rurale.

28 Janvier 2025

29 Janvier 2025

30 Janvier 2025

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